Témoignage : « Claire Émérentienne, c’était la joie ! »

Claire a découvert que l’Église était sa famille, celle où elle était aimée et où on lui donnait Jésus.

Les parents adoptifs de Claire Emérentienne Fichefeux reviennent ici sur la vie de leur fille porteuse de la trisomie 21 et qui témoigne d’un chemin de foi joyeux, simple et radical.

Née le 9 octobre 1986, Claire a été adoptée par un couple membre de la Communauté de l’Emmanuel à l’âge de 9 mois. Marquée par le handicap de la trisomie 21, très stimulée par sa famille (une sœur et six frères), elle a vite choisi de vivre avec ténacité et courage.
À 18 ans, lors du mariage de sa sœur Marie, elle a compris qu’elle ne se marierait pas. Mais elle découvrira que sa vie pouvait avoir un sens, qu’elle pouvait connaître un autre amour et se donner à sa mesure. Après 7 ans de cheminement, elle s’engagera dans l’Emmanuel le 9 novembre 2013.
On lit sur son carnet, 6 mois avant son décès subit : « Ma décision est d’adorer plus souvent et de prendre le Seigneur comme époux et d’aimer comme Jésus jusqu’au boue (sic). »

Faire la fête !
Tous en témoignent : ses camarades de classe, sa famille, le personnel de l’Arsenal où elle travaillait dans la restauration, Claire apportait la joie. Elle avait parfois des changements d’humeur, des bouderies. Mais son fond, c’était la joie. Cela lui fit traverser diverses épreuves : découverte des conséquences de sa trisomie, départ et mariages de tous ses frères et sa sœur chérie, maladies graves de ses parents.
Si elle pouvait se replier sur elle, elle savait rebondir. Au-delà de la joie spontanée, on percevait une joie plus profonde au milieu même des difficultés.
À la maison, tout était occasion de faire la fête. C’était inoubliable ! En communauté, elle aimait beaucoup prendre le micro et animer la louange avec entrain, à sa façon.
Demandons à Claire de choisir la joie !

Un cœur battant
Claire était très heureuse dans sa famille : sa sœur, ses frères, beau-frère, belles-sœurs, ses nombreux neveux et nièces ! Elle est devenue le cœur battant et la mémoire de la famille.
Si elle percevait une tension, elle arrivait à rapprocher les uns avec les autres dans un grand éclat de rire. Elle déliait : la reine en ce domaine !
Elle a aimé sa famille d’un amour immense. Elle était sûre de sa famille et de son Dieu et ainsi peu à peu, elle a pu inscrire dans sa mémoire les dates importantes et envoyait des petits mots (avec des fautes !) aux dates anniversaires.
« La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs, est devenue la pierre d’angle » (Ps 117-118).
Demandons à Claire d’être un cœur battant !

« Seigneur, merci pour l’adoration ! »
Claire allait tous les dimanches à la messe. Elle se mettait au premier rang. Elle voulait voir le prêtre. Elle voulait voir Dieu. Elle était toujours bien habillée pour le jour du Seigneur. Elle a appris à adorer en famille et avec sa communauté. Pour elle, c’était plus facile que la prière silencieuse dans sa chambre. Elle voyait son Jésus et, tout simplement, elle touchait l’ostensoir et embrassait Jésus.
à 7 ans, elle a convaincu un jeune de 20 ans, très sceptique sur la présence réelle, que c’était Jésus. Sa conversion fut instantanée ! Un jour, elle a dit : « Seigneur, merci pour l’adoration, pour la chance qu’on a de te prier ici. Nous croyons en toi. Tu es présent dans cette hostie. Tu es là au milieu de nous. Montre-nous ta gloire. Nous voulons te voir. » Et quelques semaines avant de nous quitter, elle a écrit : « Je prends la décision d’adorer pour être fille de Dieu. »
Demandons à Claire d’être fidèle à demeurer auprès de Jésus avec une âme d’enfant, avec un cœur confiant.

Consoler, réconforter, encourager
Claire, adoptée, avait une grande peur de l’abandon. Elle disait à son père, souvent absent et en voyage, un « Tu me manques » qui arrachait des larmes. Elle a mis du temps à être sûre de l’amour des siens, de Dieu et des autres. Quand elle s’est enfin établie dans la confiance, elle a pu faire confiance et prier pour les autres.
Ainsi, elle fut accro de l’intercession. Elle ne lâchait pas ses intentions : Impressionnant ! Elle avait des antennes et allait sans en rien savoir vers ceux qui en avaient besoin. Elle était consolante, exprimant ainsi la grâce de l’Emmanuel : Dieu qui se rend proche. En octobre 2013, elle a écrit : « Je suis partie à Lourdes pour m’occuper des malades et j’ai reçu beaucoup de grâces par la Vierge Marie. »
Demandons à Claire d’intercéder pour nous.

L’Église et les prêtres
Claire a vite découvert que l’Église était sa famille, celle où elle était aimée et où on lui donnait Jésus. Dès qu‘elle rencontrait un prêtre elle s‘agenouillait et demandait sa bénédiction, puis elle aimait lui glisser à l’oreille : « Tu es mon préféré. » En avril 2014, en visite à Toulon, le modérateur de l’Emmanuel lui a donné la mission de « porter dans la prière, le conseil et chacun des prêtres de la communauté ». Elle lui répondit, envahie de joie : « ça, c’est un vrai travail ! » Elle entrera au Ciel le 24 mai suivant.
Dans les derniers mois de sa vie, vivant une belle ascension spirituelle, elle a pu se détacher de son attachement trop affectif aux prêtres proches d’elle et nous a un jour confié son grand secret : « Les parents, j’ai compris. Je veux que Dieu soit en premier… même avant les prêtres. »
Que les prêtres n’hésitent pas à se confier à sa prière.

Kréa Films Maker a consacré un documentaire à Claire : Claire Aime ou la joie de vivre (par Sabrina et Steven J.Gunnell) à retrouver sur Ktotv.

Cet article vous a plu ? Retrouvez-le dans le magazine papier !

Pour recevoir Il est vivant! chez vous, abonnez-vous vite ici !

 

Abonnez-vous à Il est vivant !