Pablo José Barroso, le producteur mexicain du film “Cristeros” (en salles le 14 mai 2014 en France) est catholique pratiquant. Produire ce film a été pour lui un acte missionnaire.
Propos recueillis par Claire Villemain, extrait du numéro de mai 2014
Pablo José Barroso, directeur de la société de production « Dos Corazones », a produit le film Cristeros, en salles en France le 14 mai 2014.
Pourquoi avez-vous produit le film “Cristeros”, sorti il y a deux ans au Mexique et aux Etats-Unis ?
Pablo José Barroso Avec notre maison de production « Dos Corazones » nous voulons produire des films dignes des grands studios, qui traitent d’histoires qui méritent d’être racontées, qui nous rendent meilleurs et qui nous rapprochent de Dieu. L’histoire des Cristeros et de la Cristiada n’est pas connue, et pourtant il s’agit de gens ordinaires qui donnèrent tout pour la liberté, et qui devinrent pour la plupart des martyrs et pour certains des saints.
Quelle est votre intention avec ce film ?
P-J B. Que les gens découvrent ce passage de l’Histoire et qu’ils prennent conscience que si nous sommes aujourd’hui libre de croire et de pratiquer au Mexique, c’est grâce à ces hommes et à ces femmes… mais aussi pour que cela ne se reproduise plus.
Le but que j’aimerai atteindre est que nos frères rencontrent le Christ vivant, et que les quatre coins de la terre soient évangélisés. Je crois que l’on peut y arriver grâce au cinéma pour peu que les films soient du même niveau que ceux des grandes maisons de production. Les spectateurs qui paient un billet attendent de la qualité en retour. Le cinéma, les DVD et la télévision sont perméables à la culture. Si nous y sommes présents, alors c’est un formidable moyen de contrecarrer les messages négatifs que nous et nos enfants y recevons.
Des projets pour l’avenir ?
P-J B. Tout d’abord, nous espérons qu’un maximum de français voient ce film, et prennent plaisir à voir une bonne production qui les fasse rire, pleurer, réfléchir et surtout, qui les fasse se sentir enfants de Dieu.
Nous sommes en train de réaliser un nouveau film sur la vie de saint Maximilien Kolbe et nous voudrions le passer en avant-première à Cracovie pendant les JMJ de 2016. A cette occasion, nous avons déjà demandé au comité organisateur la possibilité que le Saint Père inaugure le film et célèbre une messe dans la cellule où est décédé saint Maximilien à Auschwitz. Nous avons deux autres projets de films pour lesquels nous recherchons des financements afin de commencer la production. L’un est sur Judas Maccabée et le tout le deuxième livre des Maccabées. L’autre s’appelle « La Cité de Dieu » et traite de la « near dead experience » d’un adolescent qui expérimente la vie au ciel et en enfer, et revoit ses actes, ses décisions prises en toute liberté et les conséquences qu’elles ont en terme d’éternité.
Votre société de production s’appelle « Dos Corazones », c’est-à-dire « Deux Cœurs »…
P-J B. Notre maison de production se nomme ainsi tout simplement parce qu’elle a été consacrée au Cœur Sacré de Jésus et au Cœur immaculé de Marie. Je demande à sainte Marguerite-Maria Alacoque son intercession afin que beaucoup de cœurs soient gagnés à ceux du Christ et de Marie.
Tout cela n’est pas mon entreprise, mais l’entreprise de Dieu. Nous sommes tous invités à l’utiliser pour répandre la Bonne Nouvelle puisque, comme baptisé, nous avons tous à le faire, et le faire sans compromission.
Quel est votre itinéraire personnel de foi ?
P-J B. Je suis né dans une famille catholique mais je pratiquais par devoir. Lors d’une retraite en 2005, j’ai eu l’occasion de sentir l’amour de Dieu et cela a changé ma vie. Depuis, j’ai pu m’abandonner à Dieu et à Marie, comprendre que tout ce qui m’avait été enseigné à la maison, dans ma famille, ma paroisse, mon école était la vérité et avait une raison d’être. Maintenant, je ne veux faire que sa volonté par amour pour lui, c’est difficile mais il est tout puissant, il ne demande qu’un « oui » de notre part. Je suis convaincu que les medias sont le meilleur moyen moderne pour tenter d’amener les gens à rencontrer Jésus. Une fois que nous sommes avec lui, alors tout change. Aujourd’hui je suis à la tête d’une agence immobilière, j’ai une épouse formidable et nous avons quatre enfants. Je suis convaincu que Jésus est un Dieu vivant qui veut le meilleur pour nous et qui attend, comme dans la parabole de l’enfant prodigue, que nous revenions à la maison. C’est à chaque lecteur de participer d’une certaine manière à ce film en répondant à l’appel de Dieu, en invitant les gens à le voir et en prenant du plaisir avec cette belle histoire, ces clichés magnifiques, ces costumes, sa musique et l’excellent jeu des acteurs tels que Peter O’Toole, Eva Longoria, Andy Garcia et bien d’autres.
Et vous avez pu venir en pèlerinage à Paray-le-Monial il y a quelques années…
P-J B. J’ai une grande dévotion au Sacré-Cœur de Jésus et, à l’occasion des Fêtes du Sacré Cœur organisées par le sanctuaire de Paray-le-Monial, j’ai pu consacrer du temps pour adorer le Saint Sacrement dans la chapelle. Venir dans ce haut lieu a véritablement été pour moi un rêve devenu réalité.