Prêtre depuis 1987, Gabriel Priou est depuis quatre ans curé dans les quartiers nord de Marseille après avoir vécu une expérience prolongée au Rocher.
Voici ce à quoi m’invite le Cœur de Jésus comme prêtre :
– Un cœur qui écoute : écouter d’abord battre le cœur du Christ pour le monde, dans la prière et l’adoration pour devenir un prêtre qui écoute avec Jésus les cris de ce monde ; avoir un cœur disponible, vidé de
lui-même, auquel toute personne peut se confier.
– Un cœur compatissant : « Jésus était saisi de compassion devant ses brebis sans berger. » Chaque matin, en allant prier, je vois des colonnes de jeunes se rendant au lycée et mon cœur est saisi de compassion pour eux : connaissent-ils l’amour dont ils sont aimés ? Parfois aussi, je suis pris en défaut. Ainsi, alors que je célébrais des obsèques, je regardais une assemblée passive et cela me découragea ; je n’ai pas pris le temps de la foi, je suis resté extérieur, alors que le Seigneur m’invitait à les regarder avec son cœur.
– Un cœur qui fait miséricorde : en tant que membre de l’Emmanuel et comme prêtre, je suis au service de la rencontre des personnes avec la Miséricorde ; et, dans le prisme du cœur de Jésus, je suis à un poste privilégié, particulièrement par les sacrements. Actuellement, j’accompagne une personne qui a été abusée. Un jour,
je lui ai dit : « Écoute, c’est trop lourd, pour toi, et pour moi. Cela appartient à Jésus. Allons à la chapelle. » J’ai ouvert le tabernacle, on a prié ensemble, une prière de consolation, et j’ai laissé faire le Seigneur. La personne a reçu une grâce de consolation. Simple médiateur, j’ai été témoin d’une œuvre qui me dépasse.
– Un cœur offert : à chaque fois que je célèbre la messe et que je prononce ces paroles « Ceci est mon corps, ceci est mon sang, offerts en sacrifice », je m’offre avec lui, mais dans l’humilité et la douceur, pour sortir du côté hautain et raide que nous pouvons avoir, nous, prêtres.
Être prêtre selon le cœur de Jésus, c’est accepter de se laisser purifier et simplifier à son contact. Mgr Claverie parlait du « martyre au goutte-à-goutte… De donner sa présence, même silencieuse. » C’est « être », avant « d’agir ». Dans la prière, le Seigneur m’a dit un jour : « Ce ne sont pas tes œuvres que je veux, mais c’est toi ; ce ne sont pas tes qualités que je désire, c’est ton cœur. » Il me faut revenir sans cesse au cœur du sacerdoce : être l’amour du cœur de Jésus afin de donner ce cœur d’amour au monde…
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