Thérèse et Daniel : une amitié inattendue

"Je suis convaincu que dans mille ans, les fidèles de l’Église catholique la prieront encore et qu’elle continuera à faire pleuvoir ses roses sur toutes les parties du monde."
© Apprentis d'Auteuil.

« C’est l’une des plus grandes saintes qui n’a jamais paru au firmament de l’Église. On ne dira jamais assez de louanges à sa gloire, car ses mérites, sous les dehors d’une vertu souriante et aimable, dépassent ceux des plus grands contemplatifs, des plus grands missionnaires, des plus grands saints. Pour tout résumer en un mot, je ne crois pas exagérer en disant que Thérèse participe, en plus de ses autres titres, à la gloire des prophètes : oui, le mot est peut-être inexact, mais il me semble qu’elle a reçu une vocation sublime, divine, qu’elle a été investie par Dieu d’une mission doctrinale tout à fait adaptée à notre époque.
À nos contemporains férus d’orgueil, d’indépendance, d’esprit de lucre, et, d’autre part, si souvent près du découragement et du désespoir, elle propose un chemin sûr et droit : la simplicité et l’humilité de l’enfance, la confiance totale en Dieu, l’amour filial de Dieu… Et Dieu a donné à cette enfant, morte à 24 ans au fond du Carmel, inconnue de tous, une puissance d’apostolat incroyable.
Ce n’est pas tout. On trouve sur les lèvres et sous la plume de cette enfant extraordinaire, des affirmations qui seraient vite taxées d’inconscience, d’orgueil ou de folie, si elles n’avaient été réalisées sous nos yeux, ou confirmées de Dieu par les plus éclatants miracles. Quel saint, je vous le demande, a osé dire ou écrire ceci : “Tout le monde m’aimera ! Il faudra que le bon Dieu fasse toutes mes volontés au Ciel, puisque je n’ai jamais fait ma volonté sur la terre. Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre.”
Cette dernière affirmation de la petite sainte est digne d’une attention toute particulière. Les autres saints ont eu “leur vogue” plus ou moins longue, qui fait qu’on les prie pendant un certain temps puis on les oublie…
Il en sera, je crois tout autrement de la petite Thérèse.
Je suis convaincu que dans mille ans, les fidèles de l’Église catholique la prieront encore et qu’elle continuera à faire pleuvoir ses roses sur toutes les parties du monde. Elle n’aurait pas affirmé si solennellement la puissance de son crédit au Ciel, elle si humble, si elle n’en avait pas reçu l’assurance absolue de la bouche même de Dieu.
Voilà pourquoi j’ose dire qu’après la Vierge Marie, et après ces géants de sainteté qui se nomment saint Joseph, saint Jean Baptiste, saint Pierre et saint Paul, il faut placer dans les premiers rangs sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. »

(Le Père Daniel Brottier à son adjoint, le père Yves Pichon)

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