Daniel Brottier naît le 7 septembre 1876 à La Ferté-Saint-Cyr, petit bourg de Sologne à quelques kilomètres du château de Chambord. Son père est responsable des écuries du marquis de Durfort, sa mère s’occupe du foyer et de ses deux garçons : Daniel et son frère aîné Gaston. La vie y est simple et sérieuse et marquera profondément le père Brottier, qui restera toujours très attaché à sa famille.
C’est dans ce contexte que Daniel – 5 ans – répond clairement à sa mère qui lui pose innocemment la question de son avenir : « Je serai pape ! » Et c’est un sujet qui lui tient à cœur, puisqu’il déploiera des trésors de sagesse – qui n’était pas forcément son fort – pour obtenir l’autorisation de servir la messe avant l’âge réglementaire de 8 ans et qu’il réussira à convaincre son curé de commencer à lui apprendre le latin avant même sa rentrée au petit séminaire qui aura lieu le 8 octobre 1887.
Mais auparavant, il aura fait une expérience spirituelle bouleversante le jour de sa première communion : sa rencontre avec le Christ se double d’un appel au sacerdoce et il entend la Sainte Vierge lui dire : « Je te promets de te protéger et même de te sauver. » Il écrira plus tard : « Le Ciel est un jour de première communion qui ne finit pas. »
De son petit séminaire, on retiendra deux éléments marquants : la naissance de sa vocation de religieux et de missionnaire et la souffrance physique ; réchappé d’une grave maladie à l’âge de 13 ans, il en gardera toute sa vie une migraine tenace qui le fera souffrir jour et nuit, au point que ses supérieurs du grand séminaire l’autoriseront à poursuivre ses études comme externe, pour qu’il puisse se reposer le soir chez ses parents devenus concierges du grand séminaire.
Toutefois cela ne l’empêchera pas de proposer ses services au patronage de Blois et c’est là qu’il fera ses premières armes d’éducateur. Son évêque le nommera d’ailleurs professeur au collège de PontLevoy avant son ordination sacerdotale qui aura lieu le 22 octobre 1899.
Au cours de son procès en béatification, ses élèves témoigneront du souvenir « impérissable » qu’il a laissé, tant par ses cours très vivants et si intéressants que par la présence de « Fanchette », petite chèvre blanche qu’il avait adoptée et qui le suivait partout…
Le sérieux et le devoir d’état mêlés à l’humour et la plaisanterie seront toujours la caractéristique du père Brottier.
Par Marie-Noëlle Dumont, archiviste des Apprentis d’Auteuil
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