Il est vivant ! Vivre sa jeunesse autrement. Pourquoi autrement ?
Joseph Gotte J’ai lancé le blog Vivre sa jeunesse autrement en juillet 2016. Je venais de vivre de nombreux questionnements sur ma foi, le sens de mon existence. Car jusqu’à mes 18 ans, sans être vraiment “dedans”, je ne rejetais pas non plus la foi de mes parents, pasteurs tous les deux. J’aimais bien l’Église, j’y avais beaucoup d’amis. Mais l’idée d’y vivre une relation avec Dieu me semblait étrange, lointaine et inaccessible. En janvier 2016, j’ai commencé à avoir de fortes inquiétudes sur ce qui allait se passer après ma mort, et j’ai réalisé que je n’avais aucune certitude particulière…
Quelle a été votre réaction ?
J’en ai d’abord parlé avec mes parents. Puis j’ai commencé à me poser toutes sortes de questions : cette foi est-elle digne de confiance ? Quels sont ses fondements scientifiques, archéologiques, historiques, etc. ? J’étais un peu comme l’apôtre Thomas qui demande au Christ ressuscité de lui faire toucher les stigmates de sa Passion.
Cette quête intense m’a permis de trouver des ressources qui m’ont conforté sur la pertinence du message chrétien et la personne de Jésus. J’ai compris que je n’avais pas à mettre mon intelligence et ma raison en mode veille, bien au contraire.
Et comment tout a-t-il basculé ?
À la Pentecôte qui a suivi, je me suis rendu sans trop d’attentes à un rassemblement chrétien. Ayant grandi dans le milieu charismatique, j’avais l’habitude de ce genre d’événements et j’avais toujours le sentiment de passer à côté.
Je m’interrogeais : était-ce une pure mise en scène ?
Cette fois, l’Esprit Saint m’a touché personnellement. Il a scellé ma foi et m’a transformé de l’intérieur. Tout d’un coup, je comprenais tout.
Ensuite, semaine après semaine, j’ai nourri cette foi naissante et très naturellement, j’ai cherché des moyens de la partager. Il m’était impossible de garder cette Bonne nouvelle pour moi !
Est-ce l’origine de votre blog ?
Exactement. La création de ce blog m’a été suggérée par David Bonhomme, un professionnel de la communication qui a mis ses talents au service de l’annonce de l’Évangile. Il m’offrait d’emblée une certaine visibilité sur une plateforme connue (le Top chrétien).
J’ai vu son offre comme une réponse à ma prière. Cela me semblait un bon support pour mettre en vis-à-vis le monde et ma foi,
voir comment ils se répondent. Depuis quelque temps, je propose des interviews de jeunes, très populaires dans ma génération,
qui vivent au cœur du monde (sports, mode, musique, etc.), et qui, en même temps, assument leur foi chrétienne.
Vous êtes également très présent sur les réseaux sociaux !
Je suis assez actif sur Twitter, Facebook et Instagram, etc. Sur Twitter, je partage ma foi au quotidien (7600 “abonnés”). Cela a donné lieu à de très beaux liens d’amitié. Twitter est souvent assimilé à la violence et à la haine. Je suis heureux de faire cette expérience d’une église digitalisée où je retrouve une forme de vie fraternelle. Et c’est une communauté œcuménique :
de nombreux jeunes qui me suivent sont catholiques.
Et pourquoi maintenant publier un livre ?
Cette idée me trottait dans la tête depuis le lancement du blog. En 2018, Grégory Turpin, de Première Partie, m’a
fait cette proposition. Là encore, c’était une réponse à une prière.
Comment s’est fait le choix des 20 défis que vous abordez ?
J’ai passé en rétrospective ma vie et j’ai vu que, de chaque épisode, se dégageait une thématique. Ce livre, c’est à 50 % du témoignage. À chaque chapitre, je passe ensuite à un mode plus universel, je mentionne des ressources pour
approfondir le sujet ; et je termine par une invitation à se questionner et à passer à l’action.
Le pape François dit aux jeunes : vous n’êtes pas le futur de l’Église mais l’aujourd’hui ! Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je suis pleinement en phase avec ce constat. C’est quand j’ai été sélectionné pour participer au J7 Summit que je l’ai compris. Notre mission était de porter la voix de la jeunesse auprès des dirigeants du G7. Être l’aujourd’hui du monde et de
l’Église, cela signifie ne plus avoir peur de prendre une place, des responsabilités, de s’exprimer. Mais il
ne s’agit pas pour autant de faire table rase du passé ! Les aînés ont beaucoup à nous transmettre. On s’apporte mutuellement : les aînés, toute leur expérience ; les jeunes, leur zèle, un élan pour faire bouger les choses.
Quel est l’apport spécifique de votre génération ?
Elle a conscience de l’urgence de la situation, avec aussi, le sentiment que l’on peut changer les choses.
Cela se traduit dans le combat climatique, par exemple. Et parmi les jeunes chrétiens, l’urgence de l’annonce de l’Évangile est très
présente. Une jeunesse missionnaire, c’est une grande richesse pour l’Église !
Comment rejoins-tu ceux qui ne sont pas chrétiens ?
J’attends qu’ils viennent avec des questions. Et elles viennent parfois de personnes auxquelles on ne s’attendait pas ! Souvent, la porte n’est pas fermée. Beaucoup de mes amis non chrétiens ont lu le livre et ont été très touchés. Touchés que j’utilise le même langage qu’eux, et que je me sois posé les mêmes questions. Cela leur donne envie de creuser ces sujets. Et quand cela suscite de leur part une démarche de foi, c’est pour moi la plus belle des récompenses !
Blog : josephgotte.com