C’est une étape importante du synode. Après 10 jours de travaux, où chacun des pères synodaux et des auditeurs ont pris la parole, le rapporteur général du Synode Cal Donald William Wuerl, archevêque de Washington, a livré son rapport.
Ce rapport, qui a été présenté à midi aux journalistes en salle de presse, constitue une synthèse des différentes interventions qui se sont succédé au cours de ces derniers jours au sein des Congrégations générales et offre à présente quelques lignes directrices afin de faciliter les travaux des Carrefours qui débutent aujourd’hui en petits groupes. Le synode entre donc dans un deuxième temps.
Ilestvivant! a souhaité publié l’intégralité de ce document, où sont présenté les principaux points saillants depuis le début de ce synode.
Saint-Père,
Pères Synodaux,
Frères et Soeurs dans le Seigneur,
“Vous serez alors mes témoins” (Ac 1,8).
Le Synode sur la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne a commencé par la célébration de la Liturgie eucharistique sur la place Saint-Pierre. Notre Saint-Père nous a offert une indication en nous rappelant qu’une des idées qui est ressortie du Concile Vatican II et qui a une emphase d’une telle importance sur la nouvelle évangélisation réside dans la compréhension de l’appel universel à la sainteté et de comment tout Chrétien est, par définition, un protagoniste dans le travail de l’évangélisation. « Une des idées fondamentales de la nouvelle impulsion que le Concile Vatican II a donnée à l’évangélisation est celle de l’appel universel à la sainteté, qui, comme tel, concerne tous les chrétiens (cf. Lumen Gentium, 39-42) ».
Les saints sont des évangélisateurs qui apportent la Parole de Dieu dans le monde à travers le témoignage de leurs vies. Deux exemples de ce travail efficace d’inculturation de l’Évangile sont saint Jean d’Avila et sainte Hildegarde de Bingen, déclarés Docteurs de l’Église par le Pape Benoît XVI au début du Synode.
Alors que nous commençons nos délibérations dans cette salle, une fois encore notre Saint-Père nous a offert des paroles inspirées. Dans sa méditation au cours de la prière d’ouverture, le Pape Benoît XVI nous a rappelé que la confession est le premier des deux grands piliers de l’évangélisation. Nous devons connaître et proclamer la vérité de Jésus-Christ. Mais le second de ces piliers est la caritas – l’amour. C’est seulement lorsque nous avons la parole inséparablement vécue dans l’amour que nous achevons l’évangélisation tant désirée au sein de ce synode. « La foi a un contenu : Dieu se communique mais ce Moi se montre réellement dans la figure de Jésus et est interprété dans la « confession » qui nous parle de sa conception virginale de la Naissance, de la Passion, de la Croix, de la Résurrection » ( Méditation, 8 Octobre 2012).
Par ailleurs, la célébration du 11 Octobre dernier lorsqu’a été proclamé le début de l’Année de la Foi ainsi qu’a été reconnu le 50° anniversaire du début du Concile, le Saint-Père a indiqué une autre importante direction pour notre travail. Il a en effet déclaré: « Durant le Concile il y avait une tension émouvante face au devoir commun de faire resplendir la vérité et la beauté de la foi dans l’aujourd’hui de notre temps, sans pour autant sacrifier aux exigences du moment présent ni la confiner au passé : dans la foi résonne l’éternel présent de Dieu, qui transcende le temps et qui pourtant ne peut être accueillie par nous que dans notre aujourd’hui qui est unique » (Homélie, 11 Octobre 2012).
Au cours de ces dernières semaines, nous avons écouté avec une grande attention les réflexions sur la signification de la nouvelle évangélisation et sur les moyens qui permettraient à l’Église de mieux adresser ses sollicitudes qui ont conduit à cet appel envers notre Saint-Père en faveur d’une nouvelle évangélisation. Les profondes interventions de la part des pères synodaux, tout comme celles des auditeurs et des invités spéciaux, ont enrichi nos sessions. L’Ordre du Synode des Évêques déclare qu’il en va de la tâche du Rapporteur général de produire un Rapport après le débat qui fasse la synthèse le mieux possible des discussions, afin que l’étape successive du procès puisse continuer.
Les réflexions qui vont suivre sont d’une certaine manière destinées à aider la discussion au sein des groupes linguistiques (circoli minori) dans leur préparation des propositions à offrir au Saint-Père en conclusion de notre travail. J’inclus aussi avec ces observations un nombre de points afin qu’ils soient développés.
Dans ce rapport, je résumerai quelques unes des observations présentées sous les titres suivants:
1. la nature de la nouvelle évangélisation;
2. le contexte actuel du ministère de l’Église;
3. les réponses pastorales aux circonstances actuelles, et
4. les agents/participants à la nouvelle évangélisation.
1. La nature de la nouvelle évangélisation
Dans les discussions synodales il est très clairement ressorti que la fondation de la nouvelle évangélisation pour la Transmission de la Foi est avant tout le travail de la Sainte Trinité dans l’histoire. Dieu le Père a envoyé son Fils qui a apporté avec lui l’authentique Bonne Nouvelle pour laquelle nous sommes dans la puissance du Saint-Esprit. L’Église est engagée dans le mouvement de la divine Révélation de soi qui commence avec la Sainte Vierge Marie qui, sous l’action du Saint-Esprit, a reçu dans son sein la Parole de Dieu qui s’est faite chair en elle afin qu’elle puisse être donnée dans le monde entier. C’est la Parole faite chair qui offre ses paroles de vie éternelle à ceux qui remettent leur foi en Lui. Après sa mort et sa Résurrection, Jésus envoie son Église, son Épouse et son nouveau Corps dans le monde afin de continuer sa mission évangélisatrice.
« Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, … leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28, 19-20).
Jésus nous a libérés du pouvoir du péché et nous a sauvés de la mort. L’Église reçoit de son Seigneur non seulement l’extraordinaire grâce qu’il a gagnée pour elle mais également la commission de partager et de faire connaître sa victoire. Nous sommes convoqués à transmettre avec foi l’Évangile de Jésus-Christ au monde. La mission principale de l’Église est l’évangélisation.
Dans sa réflexion d’ouverture, notre Saint-Père nous a rappelé que l’Église a pris le mot « evangelium » et l’a interprété d’une façon nouvelle et qui donne la vie afin que notre proclamation soit un partage dans le ministère prophétique des apôtres – de l’Église.
Dans cette même réflexion, notre Saint-Père souligne la primauté de Dieu dans l’évangélisation. C’est Dieu qui parle et agit dans l’histoire. Nous sommes appelés, en tant qu’instruments du feu du Saint-Esprit, à travailler humblement avec Dieu à travers notre profession de foi et notre amour à travers lequel la Parole de Dieu nous traverse pour toucher les autres.
L’Église ne se fatigue jamais d’annoncer le don qu’elle a reçu du Seigneur. Le Concile Vatican II nous a rappelé que l’évangélisation est au coeur même de l’Église. Dans Lumen Gentium, le texte fondamental et le noyau de la réflexion du Concile sur la vie de l’Église, les pères du Concile ont mis l’accent sur le fait que « l’Église a reçu ce mandat solennel de la part du Christ de proclamer la vérité salvifique des apôtres et qu’ils soient ses témoins jusqu’à l’extrémité de la terre » (24).
Le devoir d’annoncer la vérité salvifique n’est pas seulement une responsabilité du clergé et des religieux. Au contraire, ce synode met en évidence l’important rôle de chaque disciple du Christ dans la mission de diffuser la foi. La discussion a accentué la participation cruciale et vitale de chaque catholique, tout spécialement l’ardent dévouement et les dons des fidèles laïcs à la mission de l’évangélisation.
Question 1. À travers le baptême, tous les Chrétiens reçoivent un appel personnel qui leur donne la dignité d’être des évangélisateurs. Comment l’Église peut-elle encourager une plus ample conscience parmi tous les baptisés de leur responsabilité missionnaire et évangélisatrice?
« Jésus-Christ est le même hier et aujourd’hui, il le sera à jamais » (He 13, 8) et ainsi il a fait « l’univers nouveau » (Ap 21, 5). Cette Bonne Nouvelle engage les nombreux moments de l’évangélisation. Un de ces moments est représenté par la mission ad gentes, à savoir l’annonciation de l’Évangile à ceux qui n’ont jamais entendu Jésus-Christ. Un autre moment de l’évangélisation est la catéchèse en cours et l’augmentation de la foi, ce qui représente une partie normale du développement chrétien. Et puis, il y a aussi la nouvelle évangélisation qui engage l’élan pastoral envers ceux qui ont entendu parler du Christ et ont commencé une fois à pratiquer la foi mais, pour une raison ou une autre, ont ensuite cessé.
Question 2. Une activité urgente, qui fait habituellement partie de la vie paroissiale, engage la proclamation initiale de la foi et son développement graduel. Comment la communauté chrétienne peut-elle devenir plus consciente de l’importance de cette activité catéchétique et éducative?
2. Le contexte actuel du ministère de l’Église
Au début de nos efforts, nous avons énormément été aidés par les réflexions des évêques représentant les cinq continents qui nous ont parlé des défis et en même temps de la communion de l’Église. Toutes les interventions ont exprimé des aspects de la situation actuelle en faisant référence aux documents du Synode continental et aux exhortations apostoliques offertes par notre Saint-Père.
Tout en considérant leurs différences mêmes dans les détails, tous les continents ont manifesté un besoin de nouvelle évangélisation dans la mesure où leurs propres cultures ont été touchées par le processus de sécularisation, même si cette dernière se développe inégalement selon les différentes zones géographiques.
Des signes de la nouvelle évangélisation en Afrique, en Amérique, en Asie, en Océanie et en Europe comprennent les petites communautés chrétiennes sous une variété de formes différentes qui sont devenues des centres vitaux d’évangélisation. Des paroisses revitalisées ont continué à être le point capital du renouveau de l’Église. L’action du laïcat est un développement essentiel et fructueux. Certains ont également souligné la méga-tendance de la mondialisation ainsi que ses effets, spécialement sur les jeunes. En même temps, tous ont mis l’accent sur Jésus comme centre de la nouvelle évangélisation.
Une situation particulière et tout à fait délicate a émergée des interventions concernant le Moyen-Orient. On nous a rappelé l’importance de la présence des chrétiens dans cette région et que les catholiques ont beaucoup de gratitude pour la récente exhortation Ecclesia au Moyen- Orient, et en particulier pour la visite de notre Saint-Père au Liban qui a été un témoignage fortement apprécié par l’Église dans cette partie du monde dominée maintenant par l’influence musulmane. Il y a eu un effort évident pour promouvoir le dialogue interreligieux comme un instrument de paix. Les difficultés auxquelles font face les communautés chrétiennes ont également été reconnues.
La présence du Patriarche Œcuménique, Bartholomée I, l’Archevêque de Canterbery, Dr. Rowan Williams et les délégués fraternels, ont démontré le fort engagement oecuménique de l’Église Catholique. Cela a aussi été remarqué par bon nombre des Pères Synodaux.
Question 3. De nombreuses interventions ont clairement souligné qu’il existe un consensus selon lequel il s’agit d’un moment de remise en cause du ministère de l’Église qui reconnaîtra la situation nouvelle dans laquelle l’Église exerce son ministère pérenne visant à apporter l’Évangile du Christ au monde. Quelles ont été certaines des expériences fructueuses de cette activité ?
Beaucoup de pères ont parlé de la sécularisation et de l’indifférence à la religion qui font partie de la culture dans de nombreuses parties du monde. Par conséquent, l’Église doit faire face aux défis d’un monde qui regarde ailleurs pour prendre son inspiration.
De nombreuses interventions ont souligné la grande ignorance de la foi – même les éléments les plus fondamentaux de la foi – qui est répandue même à travers les pays qui ont une longue histoire chrétienne.
Question 4. Compte tenu de cette diminution de la connaissance du contenu de la foi et de ce manque de reconnaissance du message de l’Évangile, quelles mesures nouvelles ont été prises pour promouvoir un enseignement clair, attrayant et complet, en particulier aux jeunes?
La mondialisation présente également des défis uniques. L’émigration et l’immigration d’un grand nombre de personnes ont causé leur dislocation du contexte culturel, social et religieux de leur foi. Beaucoup de valeurs religieuses et humaines ont été éclipsées par le sécularisme.
Une grande partie de la culture d’aujourd’hui présente une vision qui affaiblit le tissu social de la société. Certains pères ont donné des exemples de violence locale et d’autres concernant une diminution de la liberté religieuse. Tout cela est un défi auquel l’Église est confrontée dans de nombreuses régions du monde.
Beaucoup de pères ont parlé de l’importance des moyens de communication sociale, en particulier les nouveaux médias électroniques, alors que l’Église tente de mener à bien son ministère d’annonce de la Bonne Nouvelle. Certains ont fait remarquer qu’il ne suffit pas de présenter le Christianisme et les valeurs chrétiennes sur Internet ou dans des films religieux. Il est nécessaire d’entrer dans le langage des nouveaux médias. L’Église a besoin d’apprendre l’art de la communication, la pratique réelle de la communication sociale moderne.
Question 5. Le Synode a souligné la gravité des défis auxquels fait face l’Église d’aujourd’hui qui font obstacle à la transmission de la foi, et parmi eux l’absence de la transcendance dans une culture sécularisée. Quels sont certains des défis de la sécularisation et quels sont les remèdes potentiels existants?
3. Les réponses pastorales aux circonstances actuelles
Il est nécessaire de renforcer l’idée de la communion ecclésiale, une liaison avec Dieu et donc entre nous en tant qu’Église. Nous avons écouté la nécessité d’aborder les sacrements, en particulier les sacrements de l’Initiation, le sacrement de la Pénitence, et surtout l’accent sur l’Eucharistie.
La nécessité impérieuse de cet âge est un renouveau spirituel qui est la tâche de l’Église à proclamer et à effectuer. Le renouveau spirituel est l’élément le plus important de la nouvelle évangélisation car il engage le renouvellement d’une rencontre personnelle avec Jésus-Christ et une catéchèse qui favorise notre croissance spirituelle.
Question 6. La proclamation de l’Évangile est avant tout une affaire spirituelle enracinée dans une relation personnelle avec Jésus-Christ par l’Église. Comment l’Église peut-elle mieux créer des espaces et des moments de rencontre avec le Christ, et mieux favoriser un renouvellement spirituel, une conversion et une formation de la foi chez tous les baptisés?
Notre engagement personnel ne repose pas sur notre habilité à résoudre seuls la situation. La première Lettre de saint Pierre nous rappelle que, « Vous avez été engendrés de nouveau d’une semence non point corruptible, mais incorruptible: la Parole de Dieu, vivante et permanente » (1 P 1, 23). Le Saint-Esprit vivifie notre engagement alors que nous cherchons à redécouvrir les vérités exprimées dans le Credo. L’Esprit nous fortifie comme nous nous en remettons à la vie de grâce et de vertu promise dans les sacrements. L’Esprit renforce notre confiance alors que nous ouvrons les endroits les plus profonds de nos cœurs afin que ses dons puissent nous renforcer à vivre notre foi. La nouvelle évangélisation devrait inonder la société dans laquelle nous vivons. La culture est le domaine de la nouvelle évangélisation. La culture renvoie à l’éthique (ethos) quotidienne, les différents réseaux de la compréhension et du sens qui donnent lieu à de nombreuses connexions quotidiennes entre la personne, la communauté et la société. La culture forme le lien vital qui rapporte la personne à la communauté et la communauté à la société.
Tout au long de ces lignes il a été souligné qu’il s’agit d’une occasion pour promouvoir le « Parvis des Gentils »comme une grande contribution à l’évangélisation de la culture.
D’autres ont encore rappelé au Synode que le soin des malades et de ceux qui souffrent participe à l’essence même de l’évangélisation. L’un des thèmes répétés est la nécessité de mettre en évidence le rôle de l’Église comme la présence même du Christ dans le monde d’aujourd’hui. L’Église n’est pas étrangère au dessein du Christ pour le salut. Un certain nombre d’évêques a parlé de la nécessité de renforcer le rôle du Magistère de l’Église lorsqu’il se confronte avec tous ceux qui sont engagés dans l’enseignement de la foi, que ce soit au niveau de la spéculation théologique ou de l’enseignement aux niveaux primaire, secondaire ou universitaire, et dans toutes les expressions de la catéchèse.
Question 7. La vie chrétienne est caractérisée par la transformation de toute la personne en réponse à l’appel à la sainteté. Comment l’Église peut-elle aider tous les baptisés à vivre la foi chrétienne et servir de témoin à la puissance transformatrice de Dieu dans notre histoire?
Parmi les réponses pastorales qui ont reçu une mention considérable, il faut souligner les œuvres de la justice sociale et celles de charité comme une partie d’identification de la vie et le ministère de l’Église. La capacité de l’Église pour mener à bien ses nombreuses œuvres d’amour, que ce soit dans le domaine de la justice sociale, du service, de la santé ou de l’éducation, a été considérée comme faisant partie de son identité et un signe pour les autres à reconnaître la présence de Dieu à l’œuvre dans notre monde .
Question 8. Témoigner de la charité du Christ, à travers des œuvres de justice, de paix et de développement, fait partie de la nouvelle évangélisation. Comment la riche doctrine sociale de l’Église peut-elle mieux annoncer et témoigner de la foi?
Beaucoup de pères synodaux ont appelé à une nouvelle Pentecôte. Ils ont parlé de voir l’action de l’Église d’aujourd’hui, animée par l’Esprit Saint, comme un reflet de l’énergie de la première Église quand les apôtres se mirent à apporter les premiers disciples au Seigneur. La plupart des pères a parlé de la similitude entre ces premiers jours de l’Église et notre moment dans le temps d’aujourd’hui. Dans ce contexte, il a été suggéré qu’il y ait une consécration formelle du monde de l’Esprit Saint.
Les paroisses à travers l’ensemble de l’Église sont le lieu reconnu où se déroule, pour la plupart, la vie de l’Église. Plusieurs fois, l’importance des paroisses dans le déroulement de la nouvelle évangélisation a été mise en évidence puisque c’est le «lieu» de tant d’expériences faites par les personnes avec l’Église.
Dans le même temps, la nécessité qui a été affirmée est de souligner l’importance des petites communautés de foi comme étant fondamentales pour le travail de l’Église d’aujourd’hui en effectuant une nouvelle Pentecôte.
Plusieurs Pères synodaux ont attiré l’attention sur les petites communautés et souligné qu’elles ne doivent pas se détacher de la famille paroissiale plus large. Chaque pasteur doit être capable de travailler avec toutes les personnes qui lui sont confiées et ne pas être limité à une petite partie de ces dernières.
Question 9. Les paroisses et les petites communautés chrétiennes occupent une place clé dans la nouvelle évangélisation. Comment la paroisse et ces petites communautés de foi peuvent-elles mieux promouvoir et coordonner les initiatives pastorales pour la nouvelle évangélisation? Comment les pratiques pastorales coutumières dans la vie au jour le jour de ces communautés chrétiennes peuvent-elles représenter des moments de la nouvelle évangélisation?
Nous avons entendu parler de l’éducation dans la foi comme étant le point de départ pour le renouvellement ou le renforcement de la nouvelle évangélisation, la réintroduction du monde à Jésus-Christ. Certains pères ont souligné l’aspect éducatif, en particulier des jeunes, comme constitutif de la nouvelle évangélisation et comment nous allons être en mesure de nous organiser à l’avenir de façon à ramener les gens à l’expérience du Christ. Les Pères synodaux ont souligné la nécessité de trouver des moyens pratiques et concrets pour offrir aux jeunes une bonne éducation dans la foi. Il est particulièrement évident que ces moments doivent inclure une instruction des enfants et des adolescents.
Question 10. Depuis la publication du Catéchisme de l’Église catholique, de grands progrès ont été réalisés dans le renouveau catéchétique. Comment l’Église peut-elle concevoir un programme de catéchèse tout en écoutant leurs problèmes et en inspirant leur recherche de la vérité, de la bonté et de la beauté?
Les jeunes sont l’avenir de l’Église. Comment l’Église peut-elle mieux éduquer et catéchiser les jeunes à la grandeur d’une relation avec Jésus-Christ par l’Église, les mettant au défi de consacrer leur vie plus pleinement à Lui?
Dans cette perspective, certains ont parlé de mettre un accent renouvelé sur le ministre de la catéchèse. Les catéchistes peuvent être d’une grande aide dans la nouvelle évangélisation et en particulier dans le contexte de la famille en communiquant la foi à leurs enfants.
Question 11. Les catéchistes jouent un rôle crucial dans la transmission de la foi. Le moment est-il venu de donner aux catéchistes un ministère institué et stable au sein de l’Église? Comment l’Église peut-elle mieux aider les catéchistes dans leur ministère si important?
Les Pères synodaux ont évoqué la nécessité de récupérer la tradition catholique kérygmatique pour parler de la Parole de Dieu avec assurance, en saison et hors saison, pour revendiquer la voix prophétique de l’Église, pour discerner les signes des temps qui appellent à la nouvelle évangélisation et pour se livrer à annoncer et à vivre une réponse catholique à ces signes des temps.
Dans la même optique, un certain nombre de Pères synodaux a souligné l’importance de la piété populaire comme l’expression par le peuple de Dieu de leur foi.
Il y a eu un large consensus autour de la valeur des pèlerinages, en particulier dans les sanctuaires mariaux. Ce phénomène offre une grande possibilité pour l’évangélisation.
Enfin, la nouvelle évangélisation a reconnu qu’il ne s’agit pas seulement d’un programme du moment, mais d’une façon de voir l’avenir de l’Église et de voir chacun d’entre nous engagé dans un renouveau de la foi et tous ceux qui nous entourent dans l’acceptation joyeuse de la vie dans le Christ ressuscité.
4. Les agents/participants à la nouvelle évangélisation
L’attention a été accordée au rôle de la famille. Elle représente l’instrument par lequel la foi se transmet, même dans les situations les plus difficiles. Un encouragement doit être donné à la vie familiale, tout particulièrement aujourd’hui alors qu’elle souffre tant sous la pression de la nouvelle vision séculière de la réalité.
Question 12. En tant qu’Église domestique, la famille est indispensable non seulement à la transmission de la foi, mais aussi à la formation de la personne humaine. Comment l’Église peut-elle mieux soutenir et guider la famille dans son ministère crucial visant à proclamer l’Évangile et à jouer un rôle plus actif dans la transmission de la foi et des valeurs humaines?
Le synode a aussi parlé du rôle fondamental des femmes dans la vie de l’Église et de la place de la mère de famille dans la transmission de la foi.
Un élan pastoral systémique et cohérent exige la formation continue et permanente des prêtres dans la compréhension de la proclamation joyeuse de l’Évangile à une époque où il y a peu de formation dans le mystère du Christ.
Ceux qui se préparent au sacerdoce doivent être formés à la compréhension de l’unicité de leur ministère et sa relation avec l’évangélisation. Ils doivent également être formés dans la reconnaissance du fait qu’ils consacreront leur vie au service de l’Église en tant que prêtres célibataires.
Question 13. Le prêtre occupe une place unique dans l’évangélisation et la transmission de la foi. Comment l’Église peut-elle favoriser un impératif missionnaire renouvelé pour le ministère des prêtres?
Beaucoup ont souligné le rôle des laïcs dans le travail de la nouvelle évangélisation. À tous les niveaux, que ce soit dans les domaines professionnels de l’éducation, le droit, la politique, les affaires ou dans tous les domaines de l’engagement des laïcs, c’est le devoir de l’individu catholique que d’inviter les personnes à reprendre la pratique de la foi. Cela est fait de paroles, mais aussi et surtout d’actes, ainsi que dans notre façon de vivre.
Question 14. Les laïcs sont indispensables pour la nouvelle évangélisation. Comment l’Église peut-elle intégrer davantage le laïcat dans l’organisation de l’Église locale, de sorte qu’aussi bien les hommes que les femmes laïcs, soient engagés avec les prêtres dans l’évangélisation de la communauté?
Un certain nombre d’interventions ont également mis en évidence le phénomène de la migration, qui est si répandu à notre époque. Il arrive souvent que les catholiques arrivent dans un nouvel environnement et ne soient plus actifs dans leur foi. Les féliciter et les embrasser dans la communauté pourrait être une forme de nouvelle évangélisation.
L’emphase mise sur Marie, Mère de l’Église et de la nouvelle évangélisation comme modèle et patronne de nos efforts a été mise en évidence un certain nombre de fois. Par dessus tout, sa foi nous pousse à réagir de la même manière. C’est à cause de sa foi que la Parole de Dieu est entrée dans notre monde. À l’instar de Marie, nous pouvons apporter par notre foi et notre témoignage de la vie de l’Esprit, un changement du monde dans lequel nous vivons.
Alors que nous commençons à présent notre travail visant à déterminer les propositions qui guideront les efforts de ce synode et qui seront présentées au Saint-Père comme cadre de référence pour sa réflexion, il semble donc approprié d’inscrire un certain nombre de points :
1. L’intervention gratuite dans notre existence de l’amour de Dieu s’exprime de diverses façons, mais finalement et pleinement dans son Verbe fait chair – Jésus-Christ;
2. Le don de l’Esprit Saint qui éclaire nos esprits et renforce nos cœurs à accepter la Parole de Dieu et à la vivre;
3. Christ est l’objet de notre foi et la rencontre personnelle avec lui nous invite à devenir des disciples;
4. Nous rencontrons le Christ dans et par son Église qui est son corps nouveau;
5. Christ et son Évangile sont au cœur de la proclamation de l’Église;
6. L’appel à tous les fidèles, laïcs, religieux, prêtres à être ouverts à une nouvelle Pentecôte dans leurs vies;
7. En passant sur le contenu de la foi, la croyance est la tâche de tout le monde, mais surtout des familles
8. Une paroisse est un ensemble organisé de fidèles dans lequel la plupart fait l’expérience de la vie de l’Église;
9. Des thèmes de la nouvelle évangélisation comprennent la famille, le mariage, la formation de la foi, la liberté religieuse, l’attention envers les pauvres et le rôle de la laïcité
10. Une mention devrait être faite au sujet d’expressions pratiques de l’action évangélisatrice de l’Église, qui semblent être fructueuses.
CONCLUSION
La croissance de la semence prend du temps. L’action intentionnelle et délibérée d’un élan diligent et cohérent envers les catholiques inactifs sur le plan personnel sèmera de nouvelles graines alors que nous renouvelons nos efforts pour proclamer la Parole de Dieu et pour la proposer à nouveau à ceux qui sont maintenant loin de l’Église.
Le semeur nous confie les graines. Nous connaissons déjà nos difficultés, nos tensions, notre agitation, nos fautes et nos faiblesses humaines. Néanmoins, il nous appelle et met les graines dans nos mains et les confie à notre intendance. La semence, c’est le début de la fécondité. Le fait de planter la graine nous appelle à vivre la Parole de Dieu et à la partager avec joie.
Que Marie, Étoile de la nouvelle évangélisation et exemple pour tout disciple, missionnaire ou évangélisateur, intercède en notre faveur afin que le travail de ce Synode produise un fruit abondant pour la gloire de Dieu et le salut des hommes et des femmes.
Merci.