Lors de la veillée d’ouverture du synode extraordinaire sur la famille, place Saint-Pierre, à Rome, Antonella et Nicolas ont témoigné des affres et des joies de leur vie de couple. Un mariage d’amour, des premières années très difficiles, une séparation… Aujourd’hui, ils vivent de nouveau ensemble, très confiants dans l’avenir.
Antonella Pendant nos fiançailles, j’appréciais le caractère de Nicolas, joueur et joyeux. Avec lui, je me sentais détendue, heureuse et coquette. Et plus nous nous connaissions, plus je pensais qu’il pouvait être la personne que j’attendais depuis longtemps. Avec Nicolas à mes côtés, je me sentais aimée et tout était parfait malgré nos différences de caractères. Nous pouvions partager beaucoup de choses, notamment notre foi en Jésus qui était une force. Nous avons fait des projets pour le futur, puis nous avons décidé de nous marier. Je rendais grâce à Dieu de voir mon rêve se réaliser.
Nicolas Malheureusement, dès le début de notre mariage, ce que nous vivions ne correspondait pas du tout à mes attentes. J’avais du mal à communiquer mes sentiments. Je me renfermais de plus en plus sur moi-même. Malgré la joie de la naissance de notre premier enfant, je me sentais peu compris et peu considéré par Antonella. Souvent, je lui étais hostile et mon égoïsme était de plus en plus marqué. Ce n’était pas le mariage que j’avais imaginé. Je me sentais toujours plus seul, malheureux, mal-aimé et critiqué. Je faisais porter à Antonella toutes les fautes, ainsi qu’au Seigneur. Je m’éloignais de plus en plus de la foi. Ma femme et moi, nous ne nous parlions plus que des choses pratiques. Elle était la cause de tout mon mal-être. Elle prenait toutes les décisions car j’étais devenu apathique et je ne participais pas à la vie familiale.
Ce qui me manquait dans ma vie de couple, je suis allé le chercher à l’extérieur. J’ai commencé à être infidèle à Antonella, d’abord de façon occasionnelle, puis de façon plus « habituelle », dans une relation extra-conjugale.
Dans les confrontations avec ma femme, j’étais hostile et en colère, j’éprouvais aussi une certaine culpabilité pour mes trahisons. Je percevais la vie familiale comme une réalité opprimante qu’il fallait que je fuis. C’est comme cela qu’après huit années de mariage, j’ai choisi, la séparation. D’abord de fait, puis légalement et j’ai quitté la maison.
Antonella Depuis notre mariage, notre vie n’était pas comme je l’avais rêvée. J’étais très concentrée sur nos enfants. Quand nous nous disputions, je me sentais très seule et en faute et je ne prêtais pas attention à ce que Nicolas vivait et je me donnais à lui par devoir. Je me rendais compte que notre mariage était en train de se dégrader. J’étais de moins en moins affectueuse avec lui, de plus en plus froide. Je n’avais pas d’amies, j’étais convaincue que nous pouvions nous suffire à nous-mêmes. J’aurais voulu demander de l’aide mais je ne l’ai pas fait. J’avais la conviction croissante que tout était de ma faute. La distance entre nous grandissait, je me sentais perdue. Pour moi, j’étais une mauvaise épouse et une mère indigne.
Nicolas La période de notre séparation fut un creuset pour nos sentiments. Je me sentais plein de colère et de ressentiment envers ma femme à qui j’imputais la responsabilité de l’échec de notre mariage. J’éprouvais aussi un fort sentiment de culpabilité tant pour les conflits conjugaux qu’à l’égard de nos enfants. Pour eux, je n’ai pas voulu casser définitivement mon lien avec Antonella, car je voulais être présent et assumer ma responsabilité de père. Pendant ces longues années de séparation, j’ai vécu une grande solitude et une profonde tristesse. J’avais des sentiments de mort.
Et c’est à ce moment-là que j’ai redécouvert Antonella. Gratuitement, elle m’aidait, elle était à mes côtés, et avec elle, le Seigneur, à travers l’Eucharistie dominicale et la prière. Je compris alors que l’amour que je cherchais, seule ma femme pouvait me le donner, et que c’était moi qui le refusait, qui m’en était éloigné. En fait, malgré tout le mal que je lui avais fait, Antonella était toujours là, fidèle à notre amour et et fidèle au Seigneur dans notre relation. Antonella continuait à me vouloir du bien, à m’aider dans les moments difficiles de ma vie. Je me sentais aimé, considéré, et vraiment épanoui avec elle. Alors, un jour, je lui ai demandé si nous pouvions recommencer notre relation conjugale, en reconnaissant toutes mes erreurs. Quand elle a accepté, je me suis senti heureux et confiant dans notre Seigneur qui me montrait, à travers elle, sa miséricorde. Conscients que nous ne pourrions reconstruire notre relation, seuls, nous avons décidé de participer au programme Retrouvailles, ce qui fut le début de la résurrection de notre mariage.
Antonella Nous nous sommes séparés quand j’ai découvert la relation de Nicolas avec une autre femme. C’était difficile pour moi d’accepter que tout était fini entre nous. J’étais atterré et terrifié à l’idée que mes enfants pourraient m’abandonner. L’amour de Dieu pour moi m’a donné la force d’aller de l’avant dans ces longues années de notre séparation. Quand Nicolas m’a demandé si j’acceptais de donner une nouvelle chance à notre relation, je me sentais peu sûre. J’avais tellement peur de souffrir de nouveau ! Mais j’ai pris la décision de tout confier au Seigneur et de tout vivre en lui. Et par lui, tout a recommencé.
Nicolas Noël dernier a été le plus beau de ma vie. Après tant d’années de séparation et d’éloignement, nous avons repris une vie commune. Aujourd’hui, je me sens affermi dans ma vocation d’époux. Je suis pleinement heureux. Je suis conscient des difficultés quotidiennes et de mes limites mais avec l’aide du Seigneur, je cherche à prendre soin d’Antonella et de notre relation chaque jour.
Antonella Maintenant, notre vie est complètement renouvelée. Avec la reconstruction de notre mariage, l’espérance est renée dans mon cœur et je peux dire que notre amour n’a jamais vraiment disparu. Il était seulement « enfoui ». Nous étions perdus et maintenant, grâce au Seigneur, nous nous sommes retrouvés. Je peux maintenant me confier à Nicolas sans crainte, nous communiquons beaucoup. Avec le Seigneur et notre bonne volonté, j’ai confiance. J’ai appris à pardonner à Nicolas et à moi-même. Quand nous avons décidé de reprendre une vie commune, cela a été une fête pour tout le monde !
Nicolas Nous nous sommes engagés ensemble à chercher à donner de l’espérance aux autres couples. Cela nous donne la possibilité de mettre en œuvre concrètement la vocation du mariage : répandre le règne de Dieu, pouvoir témoigner avec notre vie conjugale, qu’en Dieu tout est possible et que le « pour toujours », est en lui « récupérable » (source VIS. Traduction Myriam Bodin-Hullin pour Il est vivant!).
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