A 20 ans, il avait accompli son rêve: devenir joueur de foot professionnel. Pourtant, il n’était pas heureux. Aujourd’hui, après une traversée du désert et la rencontre du Christ, Florian est le plus heureux des hommes. Récit.
Tout petit déjà j’étais passionné de foot et un rêve a grandi en moi: devenir joueur professionnel. À 16 ans, j’ai quitté le cocon familial pour rejoindre un centre de formation. Et à 20 ans, mon rêve s’est concrétisé. J’avais beaucoup « fantasmé » cette vie de footballeur mais très vite, j’ai sentí que la pression de la performance serait difficile à supporter. Il fallait être tourné 100 % vers le foot, la compétition. Je prenais conscience que ma sensibilité ne collait pas à cet état d’esprit et que je risquais d’être broyé psychologiquement.
Mais je ne pouvais pas faire machine arrière, alors j’ai lutté. Si le foot était devenu mon métier, j’avais envie de faire la plus belle carrière possible, pour gagner de l’argent, être reconnu, etc. J’ai joué au plus haut niveau pendant plusieurs années. Je gagnais des dizaines de milliers d’euros par mois, j’avais une belle maison, des voitures, je passais à la télé… Mais, même au faîte de ma petite gloire, je n’étais pas comblé.
Au printemps 2009, après une saison éprouvante moralement, j’ai crié vers le ciel, moi qui je ne m’étais jamais intéressé à Dieu : « Je n’en peux plus, sors-moi de là ! J’accepterai tout; je veux être heureux maintenant ! » 2 à 3 mois plus tard, mon contrat avec le club de Caen se terminait et, contre toute attente, je me suis retrouvé au chômage. Bien qu’affrontant de nombreuses épreuves, je me sentais libéré. Avec mon épouse Sandra, nous nous disions: « Si nous perdons tout, personne en revanche ne pourra jamais nous prendre ni notre amour ni notre petit garçon! »
Un an plus tard, mon frère, installé à Paray-le-Monial, m’a suggéré : « Si tu veux retrouver le foot de ton enfance et si tu n’en n’a rien à faire de l’argent, propose tes services au club de Montceau-les-Mines où j’ai des amis ! » Et c’est ainsi que je me suis retrouvé en cinquième division, gagnant 30 fois moins d’argent mais si bien parmi ces gens simples !
Parallèlement, en sortant de ma bulle centrée sur l’argent, la compétition, la réussite, j’ai pris conscience de la noirceur du monde, et cela m’a plongé dans un profond désespoir. J’étais révolté par l’injustice et très angoissé par l’avenir.
Fin 2012, à travers des vidéos sur Internet, j’ai pour la première fois entendu un discours chrétien. Ces gens partageaient mon analyse sur le monde mais leur conclusion était tout autre. Ils appelaient à la conversion et à se confier à Dieu. Ils évoquaient aussi Satan, source du mal. Je pouvais enfin « comprendre » tout le mal autour de moi. Et si Satan existait, encore plus, je pouvais croire en l’existence d’un Dieu Amour qui avait tout créé. La personne de Jésus m’a dès lors interpellé. Je voulais le connaître, connaître Dieu, ma soif était immense. Un beau matin, j’ai dit à ma femme : « Je crois que Dieu existe et je pense que les horreurs de ce monde s’expliquent. Dimanche, je vais à la messe. » Cela ne m’était pas arrivé depuis plus de 20 ans, depuis ma première communion. D’emblée, je m’y suis senti bien, les chants me transportaient, j’étais absorbé par les lectures et homélies. Petit à petit, j’ai eu la sensation que des écailles tombaient de mes yeux.
J’avais besoin de construire ma foi d’une manière intellectuelle. J’ai énormément lu et passé beaucoup de temps devant le Saint-Sacrement. Et après avoir découvert l’amour infini et éternel de Dieu, je me suis confessé. J’ai déposé toute ma vie passée, mes péchés, mon orgueil, mon égoïsme. Et toute ma vie a changé.
Maintenant, je sais pourquoi je vis, d’où je viens, où je vais. J’ai trouvé l’espérance, la paix, une joie profonde. Notre fils Gabin a été baptisé en juin, Sandra et moi venons d’être confirmés et nous nous marierons à l’Église en septembre. Je suis heureux dans une vie toute simple. Et si on me proposait aujourd’hui de jouer au PSG pour tout l’or du monde mais de renoncer à ma foi, je ne voudrais pas. Mon trésor, je l’ai trouvé : c’est le Christ. Propos recueillis par Laurence Meurville
Témoignage à retrouver dans le numéro de juillet-août 2014 de L’1visible
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