Benoît XVI a lui-même engagé, hier matin, cette première semaine de travail du synode sur la nouvelle évangélisation, qui sera consacrée aux remontées des réflexions locales.
Dès le début de cette assemblée synodale, le Saint Père insiste dans ses déclarations sur le lien étroit qu’il existe entre la foi et la mission. Pour lui, la confession de sa foi « implique la disponibilité à donner sa vie » et se propage par le feu de la charité. Voilà la logique de la nouvelle évangélisation.
En milieu de matinée, lors de l’office de tierce, le Pape a livré une méditation en partant des questions qui habitent le cœur de tout homme de bonne volonté : « Derrière le silence de l’univers, derrière les nuages de l’histoire, y a-t-il oui ou non un Dieu ? S’il existe, nous connaît-il ? Il a quelque chose à voir avec nous ? Ce Dieu est-il bon et la réalité du bien a-t-elle oui ou non un pouvoir dans ce monde ? Cette question est aujourd’hui aussi actuelle qu’elle l’était autrefois, répond le pape. Tellement de gens se demandent : Dieu est-il ou non une hypothèse ? Est-il ou non une réalité ? Pourquoi ne se fait-il pas entendre ? ».
« Dieu a rompu le silence »
A ces questions, le pape a répondu : « L’Evangile veut dire que Dieu a rompu le silence : Dieu a parlé, Dieu existe (…). Dieu nous connaît, Dieu nous aime, il est entré dans l’histoire. Jésus est sa Parole, le Dieu-avec-nous, le Dieu qui nous montre qu’il nous aime, qui souffre avec nous jusqu’à la mort et ressuscite. (…) Dieu a parlé, il a vraiment rompu le grand silence, il s’est montré. Mais comment pouvons-nous faire parvenir cette réalité à l’homme d’aujourd’hui afin qu’elle devienne salut ? »
D’abord par la prière, comme les apôtres qui n’ont pas bâti l’Eglise en « élaborant une constitution », mais en se rassemblant pour prier dans l’attente de la Pentecôte : « Nous ne pouvons pas faire l’Eglise, a dit le pape : nous pouvons seulement faire connaître ce que Lui a fait. L’Eglise ne commence pas par notre « faire », mais par le « faire » et le « parler » de Dieu. (…) Dieu seul peut créer son Eglise. Si Dieu n’agit pas, nos « choses » ne sont que les nôtres et elles sont insuffisantes. Dieu seul peut témoigner que c’est lui qui parle et qui a parlé ». Ce n’est donc pas une simple « formalité », a continué le pape, si chaque session du synode commence par la prière : cela manifeste la concience du fait que « l’initiative » vient toujours de Dieu, même si l’on peut l’implorer, car l’Eglise peut seulement « coopérer » avec Dieu.
« La flamme qui doit déclencher le brasier de l’Evangile »
Ensuite, par la confession publique de la foi : pour le Saint Père, une authentique « confession » doit être comparable à celle que l’on ferait avec courage devant un tribunal, aux yeux du monde, quel qu’en soit le prix. C’est une question de « crédibilité » : « La confessio n’est pas n’importe quelle chose que l’on pourrait aussi laisser tomber. La confessio implique la disponibilité à donner ma vie, à accepter la passion ». Or, cette « confession » a besoin d’un « habit » qui la rende visible et c’est le troisième moyen indiqué par le pape : la charité, c’est-à-dire « la plus grande force » qui doit « brûler dans le cœur du chrétien, la flamme qui doit déclencher le brasier de l’Evangile. (…) Notre passion doit grandir dans la foi, doit se transformer en feu de la charité. (…) Le chrétien ne doit pas être tiède. (…) La foi doit devenir en nous flamme d’amour : flamme qui, réellement, embrase mon être, devient la grande passion de mon être et ainsi embrase mon prochain. Voilà l’essence de l’évangélisation ».